Les différents types de crédit d’investissement permettent aux professionnels de faire évoluer leur entreprise de manière sereine et pérenne.
Investir dans des travaux d’aménagement pour votre commerce, acheter une nouvelle voiture de société ou rénover votre matériel informatique, les crédits d’investissement vous aident à financer bien des projets.
Cependant, il est important de bien différencier les divers types de crédit d’investissement auxquels les entrepreneurs sont éligibles en Belgique. Dans les lignes qui suivent, nous vous décrivons le fonctionnement ainsi que les avantages et les inconvénients de ces crédits.
Pourquoi recourir à un crédit d’investissement pour votre projet d’entreprise ?
Un crédit d’investissement est un crédit à moyen ou long terme dont la durée de remboursement s’étend généralement jusqu’à 20 ans.
Notez que la durée d’un crédit d’investissement varie en fonction de la destination du crédit et de la durée de vie économique du bien à acquérir.
Ce crédit permet de financer le lancement d’une entreprise ou de réaliser de nouveaux investissements ayant pour objectif d’étendre l’activité de celle-ci.
Par exemple, par le biais d’un crédit d’investissement, un entrepreneur peut investir dans des actifs immobilisés tels que des véhicules de société, du matériel d’exploitation ou des biens immobiliers.
Le choix d’un certain type de crédit d’investissement est souvent basé sur plusieurs critères :
- La situation financière de l’entreprise qui emprunte : fonds de trésorerie, crédits existants, etc.,
- La nature du besoin à financer : corporel (matériel, véhicule, ordinateurs) ou incorporel (fonds de roulement, licence, brevet),
- Les caractéristiques du prêt : montant, durée d’emprunt, taux d’intérêt, remboursement anticipé,
- La souplesse offerte par le type de crédit d’investissement ou, plus globalement, par l’organisme financier.
Les différents types de crédit d’investissement : leurs avantages et leurs inconvénients
Les différents types de crédit d’investissement permettent de financer une entreprise, mais tous ne sont pas adaptés à chaque profil ou société. En outre, il est important de distinguer les crédits d’investissement à long terme de ceux à court terme.
Les crédits d’investissement à long terme
Plusieurs types de crédit d’investissement permettent aux entrepreneurs d’investir sur une longue durée.
L’emprunt subordonné
L’emprunt subordonné est une créance de dernier rang, en cas de faillite, il s’agit d’un prêt dont le remboursement est soumis au paiement préalable des autres dettes du bilan. Cette subordination profitant à tous les créanciers, cette technique de financement permet d’établir un ordre de priorité entre les différentes créances d’une même société. Cependant, l’emprunt subordonné reste une dette et en dehors d’un cas de faillite, doit être remboursé à échéance prévue, même si d’autres dettes subsistent au capital.
Lorsqu’il se trouve en situation de faillite, le débiteur est tenu de rembourser les créanciers prioritaires dans un premier temps. Quant aux actifs restants, s’il en reste, ces derniers sont affectés au remboursement des créances de niveau de priorité inférieur. Cela signifie que toute dette doit être réglée par la vente des actifs de l’entreprise. Le prêt subordonné sera remboursé en dernier lieu.
En règle générale, les emprunts subordonnés ne peuvent pas être remboursés par anticipation.
L’emprunt obligataire
L’emprunt obligataire, ou emprunt non-subordonné, est un instrument financier émis par une entreprise qui reçoit en prêt une certaine somme d’argent de la part des souscripteurs des titres, ou investisseurs.
Un emprunt obligataire est, par conséquent, un titre de créance (qui représente une dette), remboursable à une date spécifique, pour un montant fixé à l’avance. Les obligations peuvent être émises à taux variable ou à taux fixe.
Pour une entreprise, émettre des obligations n’est pas sans risques. En effet, cette dernière doit être particulièrement stable financièrement pour pouvoir gagner la confiance des investisseurs. Dans le cas contraire, ils pourraient perdre de l’argent et être confrontés au risque lié au crédit, également appelé risque de non-paiement.
Le prêt à tempérament
Un entreprise qui souhaite se développer peut également souscrire un prêt à tempérament auprès d’un prêteur. Le remboursement d’une partie du montant prêté, assorti d’intérêts, s’effectue alors à échéances fixes, généralement tous les mois.
Il existe des prêts à tempérament qui portent le nom de l’objectif ciblé par l’emprunteur (prêt auto, prêt création d’entreprise, etc.) mais certains prêts à tempérament n’ont pas d’objectif défini. À noter que la durée d’un tel prêt est limitée par la loi belge et variera en fonction du la destination du prêt et de la durée de vie économique du bien financé.
Le leasing
Pour les entreprises, le leasing est un moyen de financer un usage au même titre que n’importe quel type de crédit d’investissement. Toutefois, le fonctionnement du leasing est particulier : il s’agit d’une location pour une durée fixe, laquelle est précisée sur un contrat et qui ne comprend aucune option d’achat. Au terme du contrat, l’entreprise a donc deux possibilités :
- Restituer l’équipement loué et conclure ou non un nouveau contrat,
- Prolonger l’utilisation de l’équipement.
Le principal avantage du leasing est son incroyable flexibilité. En effet, les entreprises qui louent des biens d’équipement ou du matériel d’exploitation n’ont pas à se soucier de l’impact de l’obsolescence sur leur productivité. Cependant, toute dégradation du matériel loué engendre des frais supplémentaires, notamment en ce qui concerne les véhicules d’entreprise.
Les crédits d’investissement à court terme
Les crédits d’investissement à court terme ont une durée généralement inférieure à un an. Ces derniers ont pour objectif d’assurer l’équilibre de la trésorerie de l’entreprise.
Le crédit à terme fixe
Également appelé straight loan, le crédit à terme fixe est une avance à court terme. Celle-ci est prélevée dans le cadre d’une ligne de crédit générale. Ladite ligne de crédit générale est dotée d’un montant fixe, d’une durée et d’un taux d’intérêt définis contractuellement.
Le crédit à terme fixe a une durée maximale de 12 mois. Il s’agit d’une solution flexible car celle-ci évite le blocage des paiements et soldes débiteurs irréguliers, lesquels peuvent être onéreux.
En principe, le crédit à terme fixe ne se rembourse qu’en une fois, à l’échéance, mais le remboursement anticipé reste possible moyennant paiement des intérêts à terme échu. De plus, l’entrepreneur détermine lui-même le montant de la ligne de crédit qu’il prélève ainsi que la durée de son utilisation. Ce dernier doit donc bien identifier ses besoins en amont.
Le factoring
Moyen de financement permettant d’obtenir une avance de trésorerie rapide, le factoring repose sur la cession de factures en attente de règlement, ou de « créances clients », à des factors. Le factoring consiste à obtenir un financement anticipé via la sous-traitance de la gestion des factures à une société spécialisée dans l’affacturage.
Le factoring est recommandé pour les entreprises récemment créées qui disposent de peu de fonds propres et n’ont pas encore de bilan. Si les entreprises disposent déjà d’un portefeuille de commandes justifiées par des factures exigibles, ces dernières peuvent subvenir à leur besoin en fonds de roulement grâce aux factors.
De plus, le factoring permet d’externaliser les tâches administratives et offre des garanties en cas d’impayés.
Toutefois, les factors sont souvent très sélectifs, les sommes débloquées sont amputées de frais et de garanties et un montant minimal de factures est souvent exigé.
Le crédit de caisse
Le crédit de caisse est un type de crédit d’investissement qui offre beaucoup de flexibilité à l’entrepreneur. Ce crédit d’exploitation permet de couvrir les différences entre revenus et dépenses, ainsi que les déficits financiers temporaires. Ce dernier est idéal pour tout besoin ponctuel de liquidités.
Directement lié au compte professionnel de l’entrepreneur, le crédit de caisse l’autorise à avoir un solde débiteur. Ce dernier rembourse son crédit via des virements vers le compte de l’entreprise. Les intérêts calculés sur la base dudit solde sont comptabilisés chaque trimestre mais sont élevés (entre 8 % et 10 % en moyenne).
En Belgique, un crédit de caisse peut influencer négativement le score de solvabilité de l’emprunteur. En effet, une fois accordé par une instruction financière, ce dernier est automatiquement signalé à la Banque nationale.